Saturday, December 18, 2004
Wednesday, December 08, 2004
Lettre 88
Usbek à Rhédi , à Venise
A Paris règnent la liberté et l'égalité.La naissance,la vertu,le mérite même de la guerre,quelque brillant qu'il soit,ne sauve pas un homme de la foule dans laquelle il est confondu.La jalousie des rangs y est inconnue.On dit que le premier de Paris est celui qui a les meilleurs chevaux à son carrosse.
Un grand seigneur est un homme qui voit le roi,qui parle aux ministres,qui a des ancêtres,des dettes et des pensions.S'il peut,avec cela,cacher son oisiveté par un air empressé ou par un feint attachement pour les plaisirs,il croit être le plus heureux de tous les hommes.
En Perse,il n'y a de grand que ceux à qui le monarque donne quelque part au gouvernement.Ici,il y a des gens qui sont grands par leur naissance;mais ils sont sans crédit.Les rois font comme ces ouvriers habiles qui,pour exécuter leurs ouvrages,se servent toujours des machines les plus simples.
La faveur est la grande divinité des Français.le ministre est le grand-prêtre,qui lui offre bien des victimes.Ceux qui l'entourent ne sont point habillés de blanc;tantôt sacrificateurs et tantôt sacrifiés,ils se dévouent eux-mêmes à leur idole avec tout le peuple.
De Paris,le 9 de la lune de Gemmadi 2,1715
Montesquieu
BIRAKIP GİDERSEN
Sevmedim hiç kimseyi
Kendimden başka
Aklımdan geçmiyordu
Düşmek bu aşka
Gönlümce eğlenirdim
Hiç düşünmeden
Seni görmeden,
Seni bilmeden
Seni sevmeden önce
Hiç bitmeyecek
Sanıyordum yanlızlık
Gördüm ve aşık oluverdim
Bir anda
Kalbimde donmuş
Buzları kırdım artık
Yeniden doğdum,
İçime doldun,
Senin oldum sonunda
Beni bırakıp gidersen
Başka birini seversen
Aşkımı ziyan edersen
Gözünün yaşına bakmam canım
Beni bırakıp gidersen
Başka birini seversen
Aşkımı ziyan edersen
Gözünün yaşına bakmam canım
Söz : Deniz Seki - Ahmet Altuğ
Müzik : Ahmet Altuğ
Düzenleme : Murat Yeter
YARIM KALAN AŞK
Bir kere sevdim diye
Bin pişman etme beni
İstemiyorsan bırak
Perişan etme beni
Bırak boş kalsın elim
Yol yakınken dönelim
Arkadaşım ol yeter
Böylesi daha güzel
Bırak beni ne olur
Burda bitsin şarkımız
Zamanla unutulur
Yarım kalan aşkımız
Bırak boş kalsın elim
Yol yakınken dönelim
Arkadaşım ol yeter
Böylesi daha güzel
Söz: Hikmet Münir Ebcioğlu
Müzik: Kerem Güney
Monday, December 06, 2004
Lettres Persanes
Lettre Première
Usbek à son ami Rustan,à Ispahan.
Nous n'avons séjourné qu'un jour à Com.Lorsque nous eûmes fait nos dévotions sur le tombeau de la Vierge qui a mis au monde douze prophètes,nous nous remîmes en chemin,et hier,vingt-cinquième jour de notre départ d'Ispahan,nous arrivâmes à Tauris.
Rica et moi sommes peut-être les premiers parmi les Persans que l'envie de savoir ait fait sortir de leur pays,et qui aient renoncé aux douceurs d'une vie tranquille pour aller chercher laborieusement la sagesse.
Nous sommes nés dans un royaume florissant;mais nous n'avons pas cru que ces bornes fussent celles de nos connaissances,et que la lumière orientale dût seule nous éclairer.
Mande-moi ce que l'on dit de notre voyage;ne me flatte point:je ne compte pas sur un grand nombre d'approbateurs.
Adresse ta lettre à Erzeron,où je séjournerai quelque temps.
Adieu,mon cher Rustan;sois assuré qu'en quelque lieu du monde où je sois tu as un ami fidèle.
De Tauris,le 15 de la lune de Saphar,1711.
Montesquieu